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Photo du rédacteurCASADO Vincent

Les phos de l'aube

Dernière mise à jour : 26 août

Six arcs de lumière éclairèrent la vallée. A travers les nuages, ils filèrent vers l'aube rosée, dispersant les importuns. Les oiseaux avaient fuit depuis des semaines. Aucun regard ne s'extasiait de l'instant. Les six arcs continuèrent leur course. La rosée matinale sublima les explosions lorsque les traits disparurent derrière la colline. Dans l'ombre de la roche, personne ne vit les six soleils miniatures lorsqu'ils illuminèrent les étoiles. L'air se figea, impatient. Puis le souffle vint. Une vague chaleureuse qui réchauffa la terre, la rivière et vaporisa la végétation dans un grognement vorace.

Le bruit cessa. Trois autres arcs strillèrent le ciel pour filer un peu plus loin. Un vrombissement sourd fit résonner les pierres d'un sol calciné. Loin au dessus des cendres, un colosse de métal paraissait lentement. Une sculpture humanoïde rouge vif, allongée sur le ventre, comme plongeant sans cesse sous elle ses yeux globuleux et son sourire passif, gigantesque. La seule vallée n'aurait pu contenir le monstre. Les milliers de mètres qui le séparait su sol laissaient distinguer le camouflage en damier de protection contre la reconnaissance visuelle. Les formes grossières de ses bras fusionnées aux flancs arboraient un gryffon de sable et d'argent. Son font était ceint d'une couronne ornée de six cristaux immenses. Six arcs jaillirent des joyaux alors que le colosse dépassait la vallée. Le silence retomba doucement.

Denekin emergea de la planque aménagée. La porte blindée de plusieurs tonnes glissait sans effort. Il tenait à la main la dernière bannière de sa maison, un dauphin de sinople, enlevée des murailles de son fief, depuis longtemps vaporisé. A sa suite sortirent Ferraks et Meldor les jumelles de Tarith que le roi lui avait offert peu avant. Tous trois portaient des masques respiratoires renforcés et équipés de radio à ondes courtes. Ils jurèrent en haut terrien puis se glissèrent lentement vers le lit asséché de la rivière. Un épais nuage grisâtre se condensait quelques mètres au dessus du sol. Il s'illumina brievement, et une onde d'explosion parcouru cette masse voluptueuse au-dessus de leur tête. Sans mot, ils se mirent en route.

Les amures cliquetaient le long du chemin qui menait à la berge. Ferraks, son psycho-arcs armé, forçait le pas. Ils devaient rejoindre le lit avant que la cendre ne retombe. Denekin glissa dans la cendre et roula. Meldor s'élança pour le rattraper appelant sur la radio. Quelques mètres plus bas, un tapis de poussière avait acceuillit le suzerain qui ne déplora nul mal lorsqu'elle le rejoignit. Ils échangèrent un sourire, moitié bonheur, moitié soulagement. Marchant prudemment, Ferraks leur fit signe de continuer vers le couvert.

Un trait vaporisa la moitié de Meldor. Elle chut. Le nuage de cendre se dispersait sous le souffle du rayon exterminateur. Denekin sauta sur le côté. Dans le trou que l'arme avait formé, il vit une plateforme circulaire surmontée d'un cristal. Un second trait lui vaporisa la jambe. Il hurla. Le troisième raviva au sol l'emprunte claire de sa noble silhouette.

Ferraks courrait maintenant. Dix mètres, puis cinq, elle ralentit à peine de la berge vers le lit humide et s'y affala. La boue l'y acceuillit. Elle s'y terra, dos au sol. Se couvrant lentement de vase, elle patientait. Le temps semblait long. Et la cendre retombait, masquant sa respiration sifflante. Le seul bruit de son pouls qui couvrait tous les autres. Le temps semblait interminablement long. Elle tendait l'oreille, rien. Son pouls, toujours qui pulsait dans ses tempes. Sa respiration retombait. Et elle ne sentit rien lorsqu'un trait faucha son torse.

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